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Marseillan J'en Pince
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18 décembre 2019

Immeuble aux Onglous : le vrai faux de l'interview du maire

Dimanche 15 décembre, Midi Libre a consacré une double page à un sujet qui préoccupe les riverains de la pointe des Onglous. En effet, sur ce site autrefois inconstructible, le maire a signé un permis de construire en R+2, pour un immeuble de 14,8m de haut en côte NGF et des villas, pour un total de 63 logements dont 19 sociaux.

Les riverains se sont montés en collectif et ont lancé une pétition (cliquer sur ce mot pour ouvrir le texte) qui a recueilli plus de 10 000 signatures. 

Midi Libre prend soin bien sûr d'interroger le collectif, mais donne -logiquement- la parole au promoteur, Nexity, mais aussi au maire.

Voici le lien vers l'article du journal : https://www.midilibre.fr/2019/12/15/biterrois-des-riverains-vent-debout-contre-un-projet-immobilier-a-marseillan,8605972.php?fbclid=IwAR3cNXicvy8x466g-dh8EZlUCb8CgCAciQIRl5n8JQjLp6KNPlO0fKvOyJg

 

Et que dit le maire ? Comme à son habitude, il accuse tout le monde, parce que c'est pas lui ! Et si c'est lui, c'est qu'on l'y a forcé ! Décryptage de son interview :

les italiques entre guillemets sont les paroles du maire rapportées par la journaliste.

 

Yves Michel : L'Etat nous demande « de ne plus consommer d'espace, en densifiant et en requalifiant ce que l'on appelle « les dents creuses » dans les villes ».

VRAI : la consigne est de limiter l'étalement urbain pour ne plus surconsommer d'espaces naturels, en particulier sur la façade littorale de notre département, la plus attractive. Et de ce fait de rendre constructibles des terrains autrefois inconstructibles au milieu de quartiers déjà habités.

 

Yves Michel :« Il n'y a plus de coefficient d'occupation des sols qui permettait de donner une surface constructible par rapport à la surface d'un terrain ».

VRAI : l'Etat a supprimé ce que l'on appelait le COS, qui stipulait par exemple qu'il fallait 100m² de terrain minimum pour construire une maison de 50 m². Ce COS variait d'un quartier à l'autre. Ainsi, aux Mougères il fallait posséder 1000 m² de terrain pour prétendre y bâtir son chez-soi. Désormais ce n'est plus le cas et tous les terrains inférieurs à 1000 m² dans ce quartier sont désormais constructibles. Cette décision ne relève pas du maire, Yves Michel a raison.

 

 

Yves Michel :« Comme nous sommes une commune carencée en matière de logement sociaux, on nous a enlevé nos droits de préemption, confiés à l'Etat. Et on paie 450 000 euros de pénalités par an ».

VRAI : Mais à écouter le maire, on dirait qu'il a été élu hier. Que s'est-il passé pour en arriver là ? Yves Michel, pendant 10 ans, n'a pas respecté ses engagements signés avec l'Etat dans ses plans locaux de l'habitat successifs, dans lesquels il promettait de produire du logement social. Sur les 200 promis, il n'en a réalisé que 7 !!. Il a pris un premier carton jaune à 100 000 euros d'amende, puis un deuxième carton à 450 000 euros de la part du préfet, transformé enfin en carton rouge, synonyme d'expulsion : le préfet a retiré le droit de préemption urbain à Yves Michel pour la construction de logements sociaux. En clair c'est maintenant le préfet qui décide où vont se construire les logements sociaux sur Marseillan. Et ça, c'est le résultat de la politique du maire, qui n'a pas respecté la loi, tout comme les 450 000 euros d'amende annuels. La faute à personne d'autre que la sienne.

 

Yves Michel :« Je ne peux pas retirer [le permis de construire aux Onglous] puisqu'il est conforme à la réglementation ».

VRAI et FAUX.

VRAI : en effet, si un permis de construire respecte les règles et normes du PLU, le maire doit l'accorder.

Et FAUX : qui a fait le PLU et qui a décrété que le terrain aux Onglous serait constructible pour des immeubles ? Le maire. Donc ce sont bien ses propres règles qui sont à l'origine du dépôt de permis de Nexity !!

 

Yves Michel :« On ne maîtrise plus notre urbanisme … Le maire est pris en otage par l'Etat »

FAUX: Hormis pour le cas des logements sociaux, où le maire est seul responsable de ce qui lui arrive. Qu'a dit le préfet lorsque Yves Michel a demandé son PLU ? « Vous avez le droit de rendre constructibles 49 hectares sur Marseillan pour accueillir 3000 personnes supplémentaires d'ici à 2030». Point. Et c'est le maire tout seul qui décide quels sont les terrains à urbaniser moyennant le respect des règles de base nationales d'urbanisme (pas de construction dans la bande des 100 mètres, en zone inondable etc.).

Nous vous l'avons déjà expliqué, quand le maire a décidé de transformer les 6 hectares de La Baraquette en complexe à riches, ce n'est pas le préfet qui l'a imposé ! Et ces 6 hectares sont venus en déduction des 49 autorisés. Prière donc, chers Marseillanais, de vous serrer un peu plus pour faire de la place aux riches !

Le maire pouvait donc parfaitement ne pas rendre constructible le terrain des Onglous, contrairement à ce qu'il raconte. Et vous imaginez-vous le préfet intervenir en disant : « Là ! Il y a un terrain aux Onglous ! Je vous ordonne de mettre un immeuble dessus !!! » ? L'explication est juste risible.

 

Yves Michel :« Ce qui choque, c'est la densification imposée par la loi »

FAUX : La loi de qui ? Sur La Baraquette, le maire a signé un permis de construire pour 158 unités d'habitation sur 6 hectares (projet initial de 2015), soit 26 unités d'habitation à l'hectare. Sur Les Onglous, le maire a signé un permis de construire pour 63 unités d'habitation sur 0,43 hectare, soit 153 unités d'habitation à l'hectare. Il y a une loi en France qui impose de densifier Les Onglous 7 fois plus que La Baraquette ? On attend que le maire nous produise le texte !!!

 

Et la possibilité d'ériger des immeubles dans cette zone remarquable, elle vient de qui ? Dans l'ancien POS, la hauteur des maisons riveraines au projet était limitée à 7 mètres au faîtage. Dans le nouveau PLU fabriqué par Yves Michel, les promoteurs peuvent désormais monter à 10 mètres à l'égout aux Onglous, soit à plus de 12 mètres (minimum) au faîtage !

 

yves babacool 2

 

Yves Michel :Les « enjeux environnementaux et patrimoniaux [sont] essentiels pour nous »

FAUX : Nous allons essayer de garder notre sérieux face aux projets défendus par le maire, qui sont au contraire attentatoires à notre patrimoine et à notre environnement. Et c'est ce qu'a combattu le préfet qui, loin d'être l'infâme individu que dépeint le maire, a au contraire usé de tout son pouvoir pour limiter la casse.

Dans son premier projet de PLU, le maire avait défini deux zones consacrées au tourisme : La Baraquette et le port. En clair, il s'agissait de faire du port une Baraquette bis. Refus du préfet : la ville de Marseillan comporte déjà 61% de résidence secondaires, et il n'est nul besoin d'une Baraquette supplémentaire pour l'accueil de nouveaux touristes.

 

Le maillage prévu par le maire pour la façade de l'étang était le suivant :

  • La Baraquette réservée aux riches touristes à 7000 euros le m², avec le réaménagement de Tabarka pour permettre aux riches de traverser le parc à pied pour rejoindre le port.

  • Le port, avec l'immeuble Nexity à 6000 euros le m² et le projet Proméo, et son réaménagement complet pour le transformer en marina pour riches touristes.

  • La pointe des Onglous, avec un projet à 7 millions d'euros sur la base nautique des Glénans, pour en faire un autre lieu d'accueil pour riches touristes, complété par l'urbanisation par Nexity (encore lui) sur le terrain juste en face du canal, celui-là même contesté par le collectif.

  • Et une fois le maillage d'immeubles pour riches terminé, réaménagement de la promenade de la Scribote pour les riches, toujours pour leur permettre de se retrouver entre eux d'un immeuble à un autre le long des 3 kilomètres de la façade de l'étang.

     

Le maire avait, toujours dans son projet de PLU, déterminé que les logements sociaux seraient exclus de la façade de l'étang, dans le but de ne pas contrarier la vue des riches, avec pour conséquence de regrouper tous les logements sociaux vers l'intérieur de la ville avec, dans certains quartiers, des taux dépassant les 40%.

 

 

Le préfet, certainement un peu taquin, a expliqué doctement au maire que pour rattraper son retard en matière de logements sociaux, il imposerait un quota de ces logements à chaque fois que Yves Michel ferait sortir un immeuble de terre. Y compris le long de l'étang, chasse gardée du maire. Et c'est comme ça que Nexity, Proméo et consorts ont été obligés d'inclure dans leurs programmes pour très riches .. un quota d'appartements sociaux. 40 sur les 206 de Proméo sur le port, 19 sur 63 aux Onglous.

 

Voir ainsi le préfet dynamiter les projets du maire de réserver la façade de l'étang aux très riches pourrait faire sourire, mais … car il y a un mais ….

Le préfet dira : « j'ai imposé aux promoteurs de la mixité sociale, donc j'ai rempli mon contrat dans la limite de mes pouvoirs, donc je ne peux pas m'opposer à ce que des immeubles soient implantés dans des sites remarquables mais rendus constructibles par le maire, pourvu qu'ils comprennent du logement social ».

Et le maire dira (ce qu'il a déjà dit dans son interview) : « le préfet m'oblige à accorder des permis pour des immeubles toujours plus hauts, pour satisfaire aux quotas de logements sociaux », en oubliant de préciser qu'avec ou sans logements sociaux, les promoteurs seraient montés aussi haut que le PLU du maire l'autorisait, puisque taillé sur mesure pour les promoteurs.

 

On voit bien cependant que le préfet, quand il s'agit de faire respecter la loi, arrive à faire plier les promoteurs. Et notre maire serait incapable de faire valoir son point de vue ? Ne faudrait-il pas alors en changer ? Pourtant le maire a toujours été copain des promoteurs, quand on songe qu'il est intervenu pour jouer les intermédiaires entre Nexity et la cave coopérative sur le port, pour que ce promoteur acquiert ce bien. Mais aussi quand on se souvient que l'opération Proméo n'a été rendue possible que parce que le maire a vendu les chais municipaux à ce groupe. « C'est un manque total de courage politique » dit le maire dans son interview … Reste à déterminer à qui cette formule pourrait s'appliquer …

 

Laissons par politesse de mot de la fin au maire :

 

Yves Michel : « Les riverains ont raison de réagir »

VRAI :  Forcément !!!

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Commentaires
J
Il est retiré pas par Yves Michel qui voulait enfumer et faire condamner le Collectif mais par le Tribunal administratif qui a condamné Michel !<br /> <br /> Halte aux mensonges ... plus que 3 semaines à attendre !
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J
A 3 semaines du 1er tour des élections municipales, Yves Michel nous dit que le projet de bétonnage par NETIXY sur le site des Onglous est retiré !<br /> <br /> C'est de l'enfumage !<br /> <br /> Je suis allé en Mairie : point d' arrêté annulant le permis de construire au recueil des actes administratifs, ni sur le site !<br /> <br /> Yves Michel patauge dans ses mensonges
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H
J'espère que Yves Michel va trouver du temps dans son agenda pour poser la 1ere pierre de ce magnifique bloc de béton d'ici au 1er tour de l'élection municipale !
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R
Et que dire de l'actuel adjoint à l'urbanisme qui avait lancé une pétition contre la construction de 4 villas à la place de l'ancienne école des Onglous !<br /> <br /> Ces types sont devenus schizophrènes ?
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G
à Marseillan J'en Pince <br /> <br /> après le bétonnage, parlez nous un peu de la dette ?
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