Les mensonges du maire sur la Baraquette et la réalité !
André Giron, ancien premier adjoint, revient sur le pharaonique dossier de "La Baraquette", ce vaste espace qu'Yves Michel veut transformer en réserve pour riches, et sur l'article du "Midi-Libre" ayant vanté les mérites du projet.
La pleine page du Midi-Libre du 7/11/16 sur « le luxe face à l’étang de Thau » fait la promotion des ventes de la Baraquette, sans trop s’embarrasser de la vérité, en déclarant que le budget d’investissement serait de 150 M€, soit trois fois plus que le projet initial !
On sait qu’il y a quelques années, le promoteur de la Baraquette, Miguel Espada, s’était glorifié de transformer « la pierre en or ».
En une semaine il fait encore plus fort, en multipliant les investissements par trois !
M. le maire, vous nous devez des explications.
Le permis de construire correspond à 45 villas, 55 appartements, un hôtel 5* de 40 chambres et 7 commerces, soit un investissement annoncé de 50 M€. Comment l’investissement peut-il être multiplié par trois, sans que vous le sachiez ? S’il s’agit d’une erreur du journaliste, il vous appartient de demander au journal de publier un rectificatif.
La réponse du maire est stupéfiante : « Dans notre pays, les journalistes sont libres d’écrire ce qu’ils veulent ; Les journaux sont indépendants ». Le maire n’a aucune intention d’exiger un rectificatif auprès Midi-Libre et n’exprime aucun étonnement sur l’énormité de la somme.
Depuis un an, il ne se passe rien sur le terrain.
Les ventes n’ont pas pu avancer, car le promoteur n’était pas encore propriétaire du terrain de 6 hectares lors des premières mises en vente en novembre 2015.
Rappel : le promoteur demande de l’aide à Yves Michel pour acheter le terrain début 2016.
Le maire répond favorablement à cette demande. Au conseil municipal du 22/03/16, il a prévu de présenter une convention tripartite entre l’Etablissement Public Foncier (EPF) du Languedoc-Roussillon – la commune – le promoteur, pour que l’EPF achète les terrains, au coup par coup, pour le compte de la commune et qu’ensuite celle-ci les mette à la disposition du promoteur. Une telle convention aurait eu un sens, s’il s’agissait de logements sociaux. Là c’est tout l’inverse !
Or au Conseil du 22/03/2016 la convention est retirée de l’ordre du jour car le maire n’a pas obtenu, le jour même, l’accord de la commission ad doc du nouveau Conseil Régional.
Il faudra attendre le conseil municipal de juin 2016 et la question de la conseillère d’opposition Christine Carrié-Mahmouki, « Où en est le financement de l’achat du terrain de la Baraquette ? » pour que le maire réponde « Que la Région n’a pas donné suite, et que le promoteur a trouvé des financiers ».
A Marseillan J’en Pince, nous savons, grâce aux sites juridiques accessibles sur Internet, de quels financiers il s’agit :
La SARL « Propriétés & Co » a divisé son capital en parts sociales, détenue a :
- 72 % par Mme et M. Espada
- 18 % par une société Luxembourgeoise
- 9 % par une société de l’Ile Maurice
- 1,8 % par un certain Régis D, connu à Marseillan, puisque sa société a réalisé, pour le compte de la commune, le « Schéma Directeur de gestion des eaux pluviales ».
En conclusion, un an a été perdu suite au retard d’acquisition du terrain.
Il faut rappeler aussi, que plusieurs mois ont été perdus suite au dossier « loi sur l’eau » de l’assainissement pluvial qui ne convenait pas aux services de l’Etat (DREAL).
En regard de cela, la pose de la première pierre, en septembre 2016 est plutôt le début de la construction de la villa témoin (future bureau de vente), que le véritable démarrage de l’opération immobilière.
Si nous revenons à l’article de Midi-Libre, on comprend mieux l’urgence pour le promoteur, de trouver des acheteurs « qualifiés » (suffisamment riches) en se payant le service, pour la commercialisation, du leader mondial de la vente de prestige (le cabinet Coldwell Banker France et Monaco).
Parue en janvier 2016, la brochure commerciale des ventes précise page 32 : « que la commune de Marseillan conduit un projet d’extension de son littoral, consistant à aménager des jardins paysagers au pied de la Baraquette ».
Nous interrogeons le maire sur la nature de ces aménagements !
Comment sera transformé le parc de Tabarka. Quel en sera le coût pour la commune ?
Le maire répond que le parc de Tabarka conservera ses jeux pour les familles et si le promoteur enjolive sa brochure pour plaire aux acheteurs, c’est de sa responsabilité. Le maire évite de répondre sur les coûts induits.
La même brochure commerciale précise page 6 : « que le port de Marseillan ville sera entièrement rénové pour l’ouverture de la Baraquette ».
Nous questionnons le maire sur les coûteux investissements prévus sur le port de Marseillan ville qui vont aggraver la dette de la commune (en sachant que la réfection des quais est une nécessité).
Le maire se félicite que le promoteur ait prévu l’ouverture de la Baraquette à la fin des travaux du port.
Il présente rapidement les trois tranches de travaux prévues pour les trois ans à venir.
Il minimise les coûts des travaux, en mettant en regard les recettes nouvelles escomptées pour la commune.
Il sort de son chapeau des chiffres fantaisistes, destinés à frapper l’imagination, soit + 0,5 M€ de taxe de séjour et + 0,5 M€ de taxe foncière, donc au total + 1 M€ / an !
Ces chiffres sont simplement doublés par rapport au projet initial.
La réalité des recettes nouvelles pour la commune reste à démontrer.
Les acheteurs de villa à la Baraquette disposeront de leur bien comme ils le veulent.
Rien ne les oblige à louer leur villa ou leur appartement lorsqu’ils n’occupent pas les lieux.
Le gestionnaire hôtelier de la Baraquette (qui empoche 50% des recettes des locations touristiques) n’a aucune assurance de disposer sur l’année de 100% du patrimoine à la location.
De plus, le taux de remplissage des locations disponibles peut être très moyen si les prix pratiqués sont aussi élevés
que ceux du « port rive gauche » (ex réalisation du promoteur).
Le doublement des recettes foncières est incompréhensible, car le nombre de villas a diminué de 10% et pour que la recette augmente, il faudrait que le conseil municipal augmente le taux de la taxe foncière, et dans ce cas, il pénaliserait l’ensemble des propriétaires de Marseillan.
Le promoteur met-il la pression sur la commune pour qu’elle embellisse tout l’environnement de la Baraquette ?
Quelles seront les voiries à refaire, les cheminements doux, les réseaux (eaux usées, eaux pluviales …), les plantations …etc. et au final le coût de tous ces travaux ?
Le maire reste muet sur ces coûts induits.