DEGRESSIVITE- PROGRESSIVITE : valeur de gauche – valeur de droite ? L’exemple de la cantine
A part le désastre du rapport de la Cour des comptes, nous avons aussi abordé les tarifs périscolaires et extrascolaires (cantine, étude surveillée, Centre de loisirs…etc.) comme chaque année, à la même époque lors du dernier Conseil Municipal.
Cette fois-ci, le maire a voulu montrer sa bonne volonté en suivant les conseils de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) qui incite fortement les communes à pratiquer des tarifs dégressifs en faveur des familles en fonction de leurs ressources mensuelles. Ces tarifs dégressifs sont calculés sur la base du quotient familial.
Cette incitation, nous l’avons compris, se fait pour la CAF au moment des négociations avec les communes pour l’obtention de subventions.
Quelle dégressivité a proposé le Maire ? Aucune pour la tranche de revenus la plus basse ! Il a reconduit pour elle à l’identique les tarifs 2015 !
Il en résulte que, comme l’année dernière, les familles les plus modestes (pour mémoire pour un couple avec 2 enfants avec 1100€ de revenus par mois toutes ressources mensuelles confondues, soit 19% de la population) paieront le repas à la cantine de leurs enfants 3,50 euros.
Et pour les autres ? C’est au contraire une augmentation !
La modulation « made in Yves Michel » a consisté à augmenter le tarif pour les autres tranches. La deuxième tranche passe donc à 3€60 (pour un couple avec 2 enfants la tranche de 1101 à 2400€, soit 50% de la population concernée) et ainsi de suite jusqu’à la dernière tranche à 3€ 90 (pour un couple avec 2 enfants et 4800€ de ressources).
Et on pourrait aussi au passage s’interroger sur cette « dégressivité » qui fait varier de 40 centimes, soit 10% du prix, la prestation entre les plus aisés et les plus modestes …
Au Conseil municipal, nous avons proposé d’inverser les choses en diminuant le tarif au profit des 2 plus petites tranches, qui aurait eu pour effet de donner un véritable « coup de pouce » au pouvoir d’achat aux 2/3 des familles modestes ou intermédiaires de Marseillan sans pour autant contraindre le budget de la ville.
Cette solution de bon sens, appuyée sur des simulations de tarifs, a été repoussée par le maire qui persiste dans ses choix en expliquant que le Centre communal d’action sociale municipal (CCAS) peut aider les familles en situation précaire.
Sauf que, en réalité, ces familles hésitent à pousser la porte du CCAS, même en cas de besoin : ce dernier n’a aidé « que » 20 enfants sur 595 en 2015 alors que 19% des enfants à minima pourraient bénéficier d’un tarif adapté.
L’iniquité de ce barème sautera aux yeux de tous mais pas à Yves Michel qui, satisfait de lui, pense avoir répondu aux vœux de la CAF d’aider les budgets modestes. Etonnée j’étais !!! Puis j’ai compris ! Ça ne serait qu’une question de vocabulaire !quand on est à gauche on pense dégressif, quand on est à droite on pense progressif.
Bonne rentrée scolaire quand même
Christine Carrie-Mahmouki
Conseillère municipale