Un changement de rythme scolaire, mais pourquoi faire ?
Notre ancien ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, a décidé très rapidement, après sa prise de fonction, d’intervenir sur les rythmes scolaires au niveau du primaire. Cette nouvelle organisation du temps scolaire répondait avant tout à des objectifs pédagogiques pour permettre aux enfants de mieux apprendre à l'école : favoriser les apprentissages fondamentaux le matin, au moment où les élèves sont les plus attentifs ; bénéficier de 5 matinées au lieu de 4 pour des temps d'apprentissage plus réguliers. En effet, les enfants ont 24 heures de cours hebdomadaire avec 2 heures d’aide personnalisée pour certains d’entre eux.
L’idée première était bien celle d’une meilleure répartition des heures travaillées pour gagner en efficacité, mais aussi de développer des activités extrascolaires (ou périscolaires) pris en charge par la collectivité responsable, la commune. Ces activités sont d’ordre culturel, sportif et artistique.
Vincent Peillon s’est heurté à diverses résistances, dont celle provenant des mairies dans une nouvelle organisation des services et l’embauche parfois nécessaire de personnel qualifié ; mais aussi à certains parents et aux associations prenant en charge les enfants le mercredi après midi.
A la rentrée 2013, certaines maries sont passées à la semaine des 4,5 jours et d’autres ont pris l’opportunité, laissée par le ministre, de retarder ce changement d’une année. Ce fut le cas de notre commune, Marseillan.
Pendant l’année scolaire 2013-2014, Benoit Hamon fut nommé ministre de l’Education Nationale, et pris la décision d’assouplir la réforme Peillon.
Cet assouplissement permettait aux différents interlocuteurs de faire des propositions sur l’aménagement des heures scolaires, le tout étant voté en conseil d’école extraordinaire (rassemblement des conseils d’école de toute la commune). Sur Marseillan la proposition faite était issue d’une réunion entre les directeurs d’école et la mairie.
Voici l’évolution entre la réforme Peillon et l’aménagement Hamon.
- Rythmes scolaires votés dans le cadre de la loi Peillon : classe tous les matins, et tous les après midi, sauf le mercredi, avec fin des cours à 16h15, puis activités culturelles, sportives et artistiques d’une durée de 30 minutes, et enfin le CLAE de 16h45 à 18h30
- Rythmes adoptés après l’aménagement Hamon :
Les activités culturelles, sportives et artistique auront lieu le vendredi après midi pour toutes les écoles.
Cet aménagement tel qu’il est appliqué sur Marseillan, a dévoyé la réforme des rythmes scolaires : les enfants n’ont plus école le vendredi après midi.
L’inspecteur de la circonscription est venu expliciter les fondements de cette réforme à essayant de distinguer le temps scolaire du périscolaire. Pour l’institution, cette réforme devait bien permettre d’améliorer les apprentissages par un étalement du temps scolaire. Mais une autre problématique est apparue, celle de bénéficier de ce temps périscolaire du vendredi après midi devenu payant.
La FCPE a souligné le jour du conseil d’école extraordinaire la difficulté de certaines familles de payer les activités à hauteur d’environ 5€ par enfant et par vendredi après-midi. Ce prix prohibitif, même si les subventions sont importantes, allait empêcher certains enfants d’origine modeste de participer aux activités du vendredi.
Le conseil d’école extraordinaire a voté à la très grande majorité les nouveaux horaires (issu de l’aménagement Hamon) avec quelques abstentions et un vote contre. Le projet a donc été validé pour une durée d’expérimentation de trois ans.
A ce jour, les activités du vendredi après midi ne sont toujours pas mises en place.
Le grand nombre d’enfants pendant cette demi-journée du vendredi après-midi pose de nombreux problèmes organisationnels, et d’autres enfants ne sont plus présents dans l’enceinte de l’école durant cette période, ils commencent leur long week-end.
Si chaque école avait eu une demi-journée particulière, (lundi, mardi et jeudi après midi), alors la mise en place des activités sportives, culturelles et artistiques auraient été facilitées et certains enfants n’en seraient exclus, d’autant plus si les frais liés avaient été pris en charge par la collectivité.
Nous déplorons cette mise en place régressive des rythmes scolaires dans les écoles de la république de la ville de Marseillan.
Agnès GIZARD-CARLIN